* C’est confirmé, c’est bien Samuel Benchetrit qui mettra en scène un film sur la vie d’Arno Klarsfeld. Interview sans concession.

Publié le par ricard burton

Samuel-Benchetrit_closer_star_large.jpgRICARD BURTON : Samuel Benchetrit. On dit souvent de vous que vous êtes la Rolls des roulures.

 

SAMUEL BENCHETRIT : J’ai appris depuis mon adolescence à me blinder de la jalousie des autres. Au lieu d’avoir été un atout, elle a été un handicap, souvent. Il faut le reconnaître. A part m’avoir aidé à fourrer les plus belles filles de Paris, le reste du temps je me faisais rosser par plus moche que moi, c’est à dire tout le temps.

 

RICARD BURTON : Samuel, vous vous plaisez à vous dire issu d’un milieu modeste, de banlieue. En quoi cela est-il un avantage étant donné le niveau d’éducation de cette zone ? Est-ce une caution au fait que toute votre œuvre est, elle-même extrêmement modeste, intellectuellement ?

 

SAMUEL BENCHETRIT : Je suis ce qu’on appelle une self made man. Je n’ai eu aucun appui par exemple pour sortir avec Anna Mouglalis. Nous étions dans une même soirée, elle était ivre, certainement sous GHB. J’en ai profité. Il faut savoir être opportuniste dans la vie. C’est un peu le gouffre qu’il y a entre moi et vous, mon petit Rocamadour chocolaté.

 

RICARD BURTON : Je ne voulais évidemment pas en arriver au cercle privé mais puisque vous me le permettez, en parlant d’Anna Mouglalis, ne trouvez-vous pas qu’elle serait plus à sa place en tant que vendeuse à la Fontaine au Chocolat ou chez Ladurée par exemple ? Parce que passé l’étrangeté du timbre de sa voix lui conférant un mini-mystère, mieux ne vaut pas commencer à l’écouter parler. Elle semble avoir moins avoir lu de livres qu’elle n’en a colorié.

 

SAMUEL BENCHETRIT : Anna Mouglalis est la Jeanne Moreau de notre époque. Tout est basé sur sa nonchalance et son côté évanescent. Son fond de commerce est très maigre mais il est bien moins rachitique que sa culture générale.

 

RICARD BURTON : Vous êtes un artiste touche à tout. Tour à tour écrivain, scénariste, réalisateur et même acteur. Comprenez-vous que vous puissiez taper sur le système des gens comme sait le faire Yann Moix avec une maestria sans égale ?

 

SAMUEL BENCHETRIT : Lorsqu’on a un don, il faut savoir en profiter. Quand j’ai vu que je savais écrire, j’ai fait un livre. Quand j’ai su comment fonctionnait une caméra, j’ai fait un film. Quand j’ai compris comment retenir un texte, je suis devenu comédien. Tout est venu de façon extrêmement naturelle. Et si le public veut se plaindre il n’a qu’à le faire auprès de mes mécènes. Ce sont eux qui financent ce que certains se plaisent à qualifier de chiures.

 

RICARD BURTON : Que faudrait-il cher Samuel pour que vous mettiez un terme unilatéral à votre carrière ? Votre motivation première ?

 

SAMUEL BENCHETRIT : Je me suis toujours dit qu’un seul chef d’œuvre suffisait à une vie. J’en ai réalisé trois, déjà. Même si depuis mon prix du scénario à Sundance, le festival a perdu en crédibilité, moi j’ai gagné en notoriété. Je suis un homme comblé mais tout à fait entre nous, je n’arrêterai vraiment que le jour de mon Goncourt.

 

RICARD BURTON : N’avez-vous donc aucune compassion pour un public qui souffre Samuel ?

 

SAMUEL BENCHETRIT : Que doit-on préférer, mon cher Ricard ? Un bonheur facile ou des souffrances élevées ?

 

 

 

* Interview réalisée avec Samuel Benchetrithérapie

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