RICARD CANCANE A CANNES / 2

Publié le par ricard burton

festival-de-cannes-jpg_18446.jpgLe Woody Allen nouveau, je l'attends toujours un peu, comme la fin des règles de mon épouse tout en sachant que je n'y toucherai pas. IUl faut dire que la dernière salve du bigleux était tellement abjecte que je n'osais y retourner sans me dire que c'était perdu d'avance. C'est que je suis très attaché à Woody, ce même homme qui m'avait amené devant le grand Rabbin de Paris pour me faire taillader le prépuce et de devenir de ce fait juif. Je m'étais converti en cette époque déjà lointaine, celle d' « Hanna et ses soeurs ». J'étais devenu confectionneur de soutanes et je palpais un fric monstre grâce à mon bagout sans pareil. Depuis mon coup sur la tête, le même reçu par Paul-Loup Sulitzer, je ne suis plus le même. Fini le business. Revenons à nos moutons galeux qui pullulent à Cannes.

Il n'y a rien à dire sur le Allen, il est propre, réglé comme une horloge suisse, comme la tune que ce bon vieux doit avoir à gauche. Je regrette cependant qu'il y ait toujours ces putains de stars hollywoodiennes qui se bousculent aux portillons de sa filmographie. Du coup, on y croit pas à ses films, ou trop, à voir toujours ces mêmes gueules de cachetoneurs qui engluent son propos, identique année après année. C'est certain il m'en bouche plus d'un coin à faire tout ça en même temps mais s'il pouvait nous sortir un film de nulle part avec d'illustres inconnus, filmé en bétamax 2000, avec autre chose en bande son que ce gitan analphabète qu'était Django Reinhardt, alors je pourrais éventuellement consentir à ôter les doigts de mes yeux et me les foutre au cul pour un peu plus de plaisir.

Bon sinon, j'ai vu le Mike Leigh, le pauvre est en pleine débandade et sa sélection est le camouflet d'une production britannique qui se mord les couilles d'avoir eu des premiers ministres aussi indigents que Tony Blair et son comparse Brown. Un peu de répression ne ferait pas de mal pour voir éclore une nouvelle race de cinéastes engagés. Fusillons quelques ouvriers anglais, que des pakistanais se mangent quelques parpaings dans la gueule gratuitement, que l'insurrection monte en ville afin que nous puissions voir à nouveau du cinéma de mec et non plus des films à la sauce BBC qui n'en finissent plus de pourrir l'horizon anglais. Mais de façon bien plus vicieuse que ne le fait Canal+, repère de fèces. Entre lui, Loach, putain de sa race son film avec Cantona, et Frears, au secours « The Queen », le cinéma anglais ressemble à un îlot pris dans les mailles d'une immense marée noire, où s'entassent les vieux lions de mer au cul crotté, vivant comme des nababs.

Hier en fin de journée, par pur hasard, je me suis retrouvé dans un cocktail à la gloire d'Alain Goldman, celui-là même qui a tenté de nous émouvoir avec son Schindler's français, La Rafle, pathétique long-métrage à la gloire du travail de mémoire. Ce golden boy de la production remet ça en foutant ses billes dans le premier film réalisé par Mickael Youn qui continue à faire le débile avec des budgets démesurés, tout en se foutant de notre gueule. Puisque je suis le seul noir de la soirée, hormis les vigiles, je me fais allègrement fouillé de façon incessante alors je décampe parce que je n'ai pas réussi à atteindre Goldman et lui remettre les feuillets de mon scénario. Un Amistad français avec Dieudonné. Je lui enverrai par la poste ou avec une brique à travers sa fenêtre pour être certain que cela arrive jusque son bureau.

Je me sens un peu seul en bas alors, au Majestic, il me semble reconnaître l'hideux Kaganski. Il a toujours son profil de cinéaste raté. Avec sa petite troupe des Inrocks, on les reconnaît grâce à leurs badges démesurés. Ils boivent nonchalamment leur whisky et parlent extrêmement fort du Woody Allen, histoire de faire bisquer les pauvres qui n'ont pu se rendre à la projo la veille. A les voir, on dirait que le Festival a été conçu par eux ou pour eux. Mais dès qu'un gringalet de la taille de Daniel Auteuil surgit au détour d'une allée, Kanganski se tait et espère que le nain viendra lui parler chaleureusement, comme s'ils étaient cousins ou qu'ils faisaient partie de la même famille tout du moins. Alors, ils peuvent faire les marioles les cocos des inrocks, nous vendre leur sauce périmée vaguement in(ch'Allah, qu'ils se mangent une grenade), mais au final se sont des vendus. A la Banque Lazare ? Penses-tu mon gros, non, non, ils sont simplement vendus comme les autres parce qu'ils font dans leurs frocs dès qu'un type plus connu qu'eux passe pas loin. Des putains de putes, voilà ce que c'est toute cette populace. Mais toujours cela m'éloigne un peu du net et des gamins des autres, avec leurs lunettes, mangeant des céréales, qui font les pitres, qui font les putains, eux aussi. Un peu jeune pour commencer non ?

Ce matin, deux actus qui s'entrechoquent et cette jeune espionne, Clotilde Reiss qui vient d'être libérée. C'est la Betancourt de cette année, un peu d'air pour Sarko, un peu seulement. J'ai entendu dire que le sémillant Charles Gassot( rigolons un peu), avait déjà acquis les droits du livre que Reiss avait écrit dans le jet privé qui la ramenait d'Iran. Il aurait en tête d'offrir le rôle à celle dont on parlera beaucoup après ce festival: Lolita Chammah, la fille d'Isabelle Huppert cute. Ca sent le coup monté ? Oui évidemment, le film qu'elles présentent ce soir, où elles jouent toutes les deux, à la semaine de la critique « Copacabana » n'est présent en festival uniquement parce que sa mère est labellisée « art et essai », mais en vrai le film a à peine le niveau d'un truc avec Chantal Lauby, ex-nul, pas plus. S'il sort dans plus de deux salles en France, je promets d'immoler son distributeur.

Non en fait aujourd'hui est une journée lèches-culs. Plus qu'à l'habitude ? Assurément, il y a ce film sur Toscan, ce film sur l'économie mondiale, ce film sur un procès avorté, ce film avec des noirs. C'est lèche-cul un film avec des noirs ? Et comment mon neveu. Et puis il y a en apothéose dans la sélection officielle, un film Tchadien. Ca pue ça non ? Moi le Tchad je m'en souviens parce que mon père y a été légionnaire. Un putain de pays qui m'a privé de mon père. Du coup le Tchad, je peux plus l'encadrer ni lui, ni ses films. D'ailleurs celui-ci ne devrait pas tarder à passer aux oubliettes pour se retrouver en DVD édition limité à 40€. C'était vraiment histoire de, de passer un film pareil, l'exotisme de son origine. Un film de la panoplie du parfait démago.

Puisque je vous aime, que je fais consciencieusement mon métier, je me suis envoyé le Tavernier: «  La Princesse de Montpensier ». Film en compète. En quoi ? Oui en compète. Par contre là, vous voyez, je comprends aisément pourquoi il existe le « hors-compétition » ou le «  séance spéciale ». Ce film semble avoir été réalisé pour ne participer à aucune compétition tant il ne sert à rien. Parce que dans le Tavernier, y a rien à part Mélanie Thierry. Alors on comprend bien que Bertrand nous nargue pendant deux plombes à nous montrer la petite sous le nez, nous signifier qu'il se l'est tapé, qu'il la ausculté dans tous les sens comme il l'a fait avec toutes ses autres petites comédiennes. Ici évidemment ce n'est pas comme avec Brisseau, parce que Tavernier fait partie de ces intouchables qui connaissent le succès lorsque Brisseau continue à faire des films en HI8. Il y a une certaine excitation à imaginer l'ours mal léché au-dessus du corps fragile de Mélanie. C'est l'unique sentiment que provoque son film.

Je serais bien resté sur Cannes ce soir exceptionnellement pour récupérer un peu de la fatigue accumulée mais c'est chose impossible, le transfert de ma première pige que je me suis payé, n'est pas arrivé, du coup, pas d'argent. Je suis obligé, comme hier, de rentrer à Marseille. C'était la ville la plus proche, la moins chère. Je partage ma chambre avec des saisonniers illégaux mais au moins ils me racontent pas de conneries sur des projets à eux qui ne sortiront jamais. Ils savent qu'ils sont foutus, eux, et ils n'en font pas tout un plat.  

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