EDOUARD BAER AVEC TENDRESSE

Publié le par ricard burton

YHOURRI MESSINE: Edouard Baer bonjour,
merci de bien vouloir passer quelques temps avec nous. Vous avez vraiment la baraka en ce moment.

EDOUARD BAER: Attendez, je ne suis pas bien sûr de vous saisir, la baraque à  qui exactement ? Parce que vous savez de Popol à Maurice, en passant par Philomène, des baraques, dans mon périmètre, il y en a des tonnes.

YHOURRI MESSINE: Il me semble que vous enchaînez les projets cinéma et théâtre avec beaucoup de panache.

EDOUARD BAER: Attendez vous me parler de baraque et maintenant de panaché... soyez sérieux mon vieux, je croule sous les interviews pour le film de Tonie Marshall, je n'ai pas le temps de déchiffrer vos élucubrations. Mais si vous voulez je peux vous aider, un peu. Alors je vais commencer par le film de Samuel J'ai toujours rêvé d'être un gangster. J'ai trouvé ça très touchant de sa part de vouloir faire un film raté et ce dès sa base. Il n'a pas hésité à foncer droit dans le mur en prenant sa compagne, des vieux qui ne savent plus jouer tellement ils sont vieux et puis ce noir et blanc sans queue ni tête, non franchement...  ensuite, j'étais tellement à la ramasse que j'ai décidé de me jeter à corps perdu dans Passe Passe le film de Tonie, avec Nathalie Baye. C'était franchement inquiétant de me dire que je ne tournais qu'avec des ringards alors que j'étais le père de l'absurde.


YHOURRI MESSINE: Comment voyez-vous votre parcours depuis vos fins d'émissions de Nulle Part Ailleurs ?

EDOUARD BAER: Je ne vois ça que par nécessité. Je pensais que j'allais pouvoir monter un courant de penser, ou une école dont Benoît Poelvoorde aurait été le directeur et le philosophe attitré. J'étais vraiment déçu de ne pas rencontrer des projets à ma démesure. En sortant de cette émission j'étais un héros dans le 6ème. Maintenant on me reconnaît à peine. Sauf chez Castel parce que le videur est toujours le même depuis vingt ans. Le mec tellement il est vieux, il bouge plus. La dernière fois je lui ai encore pissé dessus pour amuser la galerie. On s'est vraiment bien marré. De toutes les façons c'est simple, avec Ariel, c'est comme si nous étions chez nous là-bas. J'ai vraiment dû accepter des rôles pas intéressants pour vivre et payer mes verres. Mais dès que j'en ai la possibilité , je monte des oeuvres personnelles, barrées dans lesquelles je peux exprimer ma folie toute entière. Looking For Mr Castang a été un vrai plaisir à faire, je me suis éclaté et surtout je me suis entouré de gens que je fais rire sans problème. Car évidemment, vous l'aurez deviné, je suis un très grand angoissé, un type pas sûr du tout de lui. Alors j'en fait des caisses, je parle avec une voix très travaillée et un accent à la con pour emballer les petites mais si je parle sans effort, on comprend à peine ce que je dis. 

YHOURRI MESSINE: Vous parliez de Poelvoorde un peu plus haut, vous n'avez pas l'impression d'être appelés dans les émissions, tout comme Fabrice Luchini pour faire les clowns, les espèces d'intellectuels fragiles, limites débiles, toujours prêts à en découdre avec les autres invités ?

EDOUARD BAER: C'est toujours le risque avec un type comme moi: que je mange toute la scène. Je fais rire avec ma nonchalance, c'est un fait que je ne peux contredire. La dernière fois, je suis passé chez Fogiel, un type que j'exècre soit dit en passant, mais il est client de ma verve, il rigole à chacune de mes interventions et ne me reprend jamais lorsque je fous le bordel. Que voulez-vous de plus pour un comédien comme moi ? J'ai besoin de lumière, j'ai besoin que l'on me dise que je suis beau. Je n'en demande pas plus vous savez. Lorsqu'on est comme moi, un modèle pour toute une génération de bobos, il est important de se maintenir à flots. Sachez tout de même qu'avec Benoît et Fabrice, nous allons nous réunir sous la houlette de Samuel encore. J'ai lu les premières phrases du scénario et je pense que cela va être dans la même veine que Janis et John son premier film. Je vous le dis parce que vous êtes un pêcheur de scoop et vous m'êtes sympathique: on va adapter la vie de l'Affaire Louis Trio au ciné, nous trois. Que peut-on rêver de mieux ? Et vous ? Que pouvez-vous rêver de mieux ?

YHOURRI MESSINE: Que pouvez-vous nous dire sur la pièce de Modiano que vous interprétez ?

EDOUARD BAER: Pas grand chose... je l'ai surtout faite pour dire que j'ai joué un texte de ce type parce que sinon je trouve ça sans intérêt. Ca faisait plaisir à ma mère que nos deux noms soient associés.

YHOURRI MESSINE: Pour finir sur une note un peu plus adulte, Rachida Dati, maire du 7ème et ambitieuse femme politique, que vous inspire-t-elle ?

EDOUARD BAER: Tant qu'elle ne passe pas de lois trop violentes sur les alcooliques ça m'ira. Bien sûr, comme tout le monde, je la trouve un peu con. Sinon évidemment elle est mignonne et je vais essayer de me l'accrocher. En plus c'est plutôt bien puisque son frère est dealer, ça m'évitera d'aller à la Goutte d'Or quand je suis en rade de teuchi. Un coup de portable et boum, son frangin vient me ravitailler en pet ou en coco. En plus maintenant que j'ai un rottweiler, je pourrais l'accueillir à boire une bière sans en avoir peur. Je trouve ça plutôt rassurant.
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S
Pour être fan d'Edouard Baer, je trouve que la partie sur "J'aurais vous lu être un gangster" sonne très juste, et il est vrai qu'il y a du panache à aller dans le mur à ce point-là.
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A
Graaaaaaveeeeeeee. Baer est une calomnie perpétuelle, merci de remettre les choses à leurs places Ricard.
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