TAXI DRIVER

Publié le par ricard burton

On ne parle que de lui. Le présumé assassin de l’étudiante suédoise a bien voulu nous accorder une interview.

 

PAMISH ERIALH : Monsieur bonjour. Quels sont les premiers mots que vous avez envie de dire à la France et à la famille de la victime ?

 

BRUNO C. : La France, qu’elle aille se faire cuire un œuf chez les Grecs. La famille, je m’excuse auprès d’elle. J’étais après une proie. Après peu importe la nationalité et le milieu duquel elle venait. Moi j’arpentais la rue de Rivoli parce que je voulais aller au BHV mais c’était fermé. Alors j'ai descendu la rue en me demandant où je pouvais bien aller. J’avais en tête d’aller chez Casto mais là re-bing, fermé. Et puis j’ai eu une envie d’aller me recueillir à la Madeleine. Et puis là… je l’ai vue. Je ne voulais pas m’arrêter mais quand elle a vu que je ne freinais pas et que j’étais sans passager, elle m’a fait un doigt. Là mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai pilé rageusement et j’ai reculé pour l’embarquer.

 

PAMISH ERIALH : Que s’est-il passé par la suite ?

 

BRUNO C. : Rien de spécial vraiment. Enfin si, elle n’arrêtait pas de jouer avec son téléphone portable. Elle était certainement en train de choisir sa sonnerie ou d’envoyer un texto à l’un des petits cons avec qui elle était en boîte. Vous voyez moi, je sais que je fais des choses qui ne sont pas bien. Mais je n’ai jamais eu de chance. Il a toujours fallu que je me serve, car rien ne m’a été donné. Et ça, personne ne veut le comprendre. Pourquoi ai-je choisi une blonde ? Parce que quand j’étais plus jeune, j’avais une cousine blonde comme les blés et elle n’a jamais accepté mes avances et elle se moquait toujours de moi devant toute la famille. Je lui avais envoyé des lettres avec des poèmes, des disques avec des chansons d’amour. Mais je ne recevais que raillerie en retour. Quand je l’ai vue devant cette boîte de nuit, j’avais l'impression de revenir en enfer. Tout de suite son visage m’a sauté aux yeux mais j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai continué. Et puis je vous ai dit, j’ai été obligé de revenir sur mes pas.

 

PAMISH ERIALH : Pourquoi l’avez-vous conduite en forêt de Chantilly ? Pour commettre votre acte ?

 

BRUNO C. : Vous ne connaissez pas cette forêt cela se voit tout de suite. Je l’ai conduite parce qu’elle voulait éliminer toutes les toxines emmagasinées durant sa soirée de débauche. Et Chantilly possède la meilleure forêt pour jogger, sans conteste. Tout se passait très bien, nous rigolions énormément. Elle a commencé par des petites foulées et puis je lui ai proposé qu’elle fasse un 100 mètres dans les conditions olympiques les plus strictes. Je lui ai passé une paire de Nike, un short. Au moment où elle s’apprêtait à partir, je me suis rappelé que j’avais un calibre 22 dans ma boîte à gants. Je me suis précipité pour le prendre et le charger. J’avais oublié la puissance de l’engin. Du coup au lieu que ma balle parte vers le haut, le coup m’a fait plier le bras et la balle est allée directement sur elle. Et là j’ai eu une crise d’épilepsie. Les trois autres balles ont été tirées parce que mon doigt a tremblé.

 

PAMISH ERIALH : Le coup de couteau ?

 

BRUNO C. :  Ca ne je sais pas, je suis parti avant que le drame ne se passe.

 

PAMISH ERIALH : Vous savez tout de même que vous encourez une peine très lourde et que beaucoup attendent un châtiment exemplaire car vous êtes récidiviste ?

 

BRUNO C. : Croyez bien que cette situation ne m’amuse pas du tout. J’avais décidé de faire une croix sur toutes ces abominations, laisser derrière moi ces crimes. Je vais vous dire, j’ai été piégé, c’est ça monsieur, tout à fait, vous pouvez l’écrire noir sur blanc. Une fille, jeune, belle, intelligente, aimée. Et voilà, il faut que ça tombe sur moi, comme par hasard, moi le multi-récidiviste. Regardez Le Figaro, le portrait qu’il dresse de la victime. C’est tout simplement effarant. Moi évidemment je suis montré comme Jack l’éventreur en pire. Grâce à moi, ils vont pouvoir passer des lois et des lois, à tour de bras. Me castrer, m’enfermer dans la pire des prisons pendant trois cent quarante cinq ans s’ils le veulent. Moi je propose qu’on me jette du haut de Notre Dame ou que je parcours la rue de Rivoli nu pendant que des gens me jettent des grosses pierres pointues. Je trouve cela plus en adéquation avec la morale républicaine d’aujourd’hui.

 

PAMISH ERIALH : Dernière chose, qu’allez-vous regrettez le plus une fois en prison, votre acte ? Votre compagne ?

 

BRUNO C. : Oui, certainement. Mais pas autant que les soirées Thema d’Arte. J’aime bien le noir et blanc.

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